La série Trajectoires vise à vous faire découvrir ces individus à la trajectoire de vie exceptionnelle, atypique et inspirante qui gravitent de près ou de loin dans l’écosystème de VITAM.
35 ans, 5 mois et 12 jours.
Isabelle Côté, aujourd’hui retraitée du réseau de la santé, mais pas de VITAM, a embrassé la profession de travailleuse sociale pendant 35 ans, 5 mois et 12 jours. Elle est citoyenne partenaire à VITAM, mais ses propos et les étoiles dans ses yeux trahissent la passion qui l’anime toujours pour la prévention sociale, le renforcement du pouvoir d’agir et la construction, individuelle et collective, d’un avenir coloré des visions uniques et complémentaires de chaque individu.
Les premiers pas
Isabelle a travaillé dans le réseau de la santé et des services sociaux presque toute sa carrière. Elle affectionnait particulièrement l’intervention de groupe en travail social. Il s’agit d’une des trois méthodes d’intervention privilégiées, s’ajoutant à celle-ci la méthode individuelle et la méthode communautaire. L’intervention de groupe est exigeante, d’autant plus qu’Isabelle a mis sur pied un programme pour des enfants issus d’une rupture, puis pour des enfants exposés à la violence conjugale. Déjà, elle avait envie de faire « avec et pour ». Avec et pour les jeunes, elle les invitait à se questionner sur la chicane dont ils témoignaient entre leurs parents, la peine ou la colère qu’ils ressentaient…
Isabelle a toujours mis l’humain au cœur de ses interventions pour faire briller la lueur qui les animait. Elle voulait donner des outils aux gens qui en avaient vraiment besoin. En plus de ses années comme intervenante, formatrice, chargée de cours, quelle fierté cela a été pour elle de coucher sur papier, dans trois livres, des conseils destinés aux familles ou aux intervenantes et intervenants sur le terrain, appuyés autant par des données de recherche que des notes pratiques provenant de ses expériences.
Elle a voulu enrichir la communauté de ses connaissances, mais elle s’est aussi laissée inspirer par les mères à l’instinct infaillible désireuses de protéger leurs enfants, par les enfants qui exprimaient en toute simplicité les difficultés complexes qu’ils vivaient, par les stagiaires qui manifestaient la même curiosité, par les mentors qui lui ont fait confiance. Comme quoi le savoir n’appartient pas qu’aux scientifiques, et qu’il est généré partout.
Tant qu’elle avait le feu sacré, tant qu’elle y croyait, elle avançait. Elle partageait, et le plus beau salaire qu’elle pouvait recevoir, c’était le témoignage que sa passion était transmise au même titre que les connaissances qu’elle verbalisait.
Vers une retraite active
Ce n’est pas pour rien qu’elle a voulu s’engager à VITAM. Elle ressent cette même passion qui anime notre communauté. C’est sa quatrième carrière, « une retraite active et passionnée, parce que passionnante. » Impliquée au sein du bureau de direction pendant six ans, son parcours à VITAM a aussi été parsemé d’implications au sein du comité équité, diversité et inclusion et du comité organisateur des Dialogues VITAM.
Sa participation à ce dernier est une de ses plus grandes fiertés. Les Dialogues VITAM sont des échanges qui prennent la forme de rencontres virtuelles entre des scientifiques et des citoyennes et citoyens. Ils débattent d’enjeux sur la santé durable, comme la stigmatisation en santé mentale, la mort, le vieillissement, etc. Ces dialogues sont des petits pas de plus vers la compréhensibilité de la recherche pour la population. Plus on avancera dans cette direction, plus on pourra alimenter ce dialogue qui déconstruit les silos entre la science et la vraie vie, celle vécue par les gens de notre quartier, par nos familles, par nos enfants, par nos grands-parents.
Elle croit fermement au travail d’équipe qui nous permet d’aller plus loin dans la quête et le partage de connaissances. Elle mise sur les alliances créées avec les autres membres de la famille de VITAM, quel que soit leur parcours professionnel. En parlant de Guy, également citoyen partenaire à VITAM, elle souligne la force de leur vision commune qui se traduit de différentes façons, en fonction de leur parcours professionnel respectif bien unique. Chacun partage sa force, et celle d’Isabelle réside dans sa couleur émotionnelle.
D’autres mandats ponctuels continueront à lier Isabelle à VITAM, quoique le flambeau du mandat de citoyenne et citoyen partenaires au sein du bureau de direction ait été cédé à Luc et Maryline, qui apporteront, à leur tour, une nouvelle teinte à notre œuvre collective.
La théorie des petits pas
La chance de côtoyer sous un même toit, souvent autour d’une même table, des individus aux différents profils, que ce soit en médecine, ergothérapie, sociologie, pharmacie, kinésiologie, travail social, et plus encore, est assez unique à VITAM. « J’ai constaté que le social, le médical et le paramédical avaient tous autant leur place. » Avec sa connaissance du terrain, elle a senti qu’elle pouvait contribuer et elle a trouvé des alliées ainsi que des alliés pour agir sur des enjeux sociaux plus grands que nature.
Nous avons besoin d’une communauté de penseurs pour conduire cette lutte. Et ces penseurs ne sont pas que des scientifiques. Ce sont des citoyennes et des citoyens d’abord et avant tout. Des combattantes et des combattants qui cheminent dans le milieu hospitalier. Les enfants, les jeunes, les moins jeunes.
« C’est un endroit où l’expérience des personnes retraitées est valorisée. Elle est entendue, autant notre expérience passée que notre expérience actuelle. J’avais besoin de sentir qu’on entendait ma vision, mon expérience de vie, autant en tant que professionnelle qu’en tant que citoyenne. Je suis en train de me trouver une nouvelle maison ».
L’expérience des citoyennes et des citoyens est une mine de connaissances, de richesse et de convictions. Plus que cela : il s’agit d’un pouvoir dont on peut se doter que de faire confiance à l’expertise de la population sur ses propres enjeux, sa propre santé, ses propres rêves pour notre société. Ce vécu donne de la couleur à la recherche.
Enfin.
Enfin, plusieurs facultés sont rassemblées sous un même toit. Enfin, le vécu de plusieurs générations est documenté sous un même toit. Enfin, on travaille avec et pour les citoyennes et les citoyens. « C’est unique ce qu’on fait. »
35 ans, 5 mois, 12 jours et ad vitam aeternam.
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