La promotion d’une santé durable avec Lydi-Anne Vézina-Im

La série Trajectoires vise à vous faire découvrir ces individus à la trajectoire de vie exceptionnelle, atypique et inspirante qui gravitent de près ou de loin dans l’écosystème de VITAM.  

 

Lydi-Anne Vézina-Im a rejoint l’équipe de VITAM en 2024 à titre de chercheuse d’établissement. Ayant à cœur la santé de la population, elle en a fait sa mission professionnelle de contribuer à la promotion de saines habitudes de vie. Son parcours interdisciplinaire et ses différentes expertises font d’elle une alliée pour propulser la recherche en santé durable.

 

L’interdisciplinarité au profit de la santé

C’est le désir de comprendre le comportement humain qui a motivé Lydi-Anne à débuter son parcours universitaire en psychologie. Surtout intéressée par l’approche populationnelle de la discipline, elle a entamé une maîtrise en santé communautaire au sein de la Chaire de recherche du Canada sur les comportements et la santé. Souhaitant contribuer à la promotion de la santé de la population, elle a exploré deux disciplines supplémentaires pour enrichir sa vision globale de l’humain. Après un doctorat en nutrition à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF), elle a aussi complété deux stages postdoctoraux sur la thématique du sommeil, au USDA/ARS Children’s Nutrition Research Center au Baylor College of Medicine aux États-Unis et conjointement à l’INAF et au Centre d’étude des troubles du sommeil.

 

L’interdisciplinarité consolide son parcours académique et professionnel, et c’est en partie ce qui lui a donné envie de rejoindre l’équipe de VITAM, un centre de recherche interdisciplinaire qui rassemble une communauté formée en sciences humaines, en sciences sociales et en sciences de la santé.

 

Malgré le défi que peut occasionner la mise en commun d’expertises variées au sein d’une équipe de recherche, il s’agit d’une force de combiner des visions différentes de la santé, certaines axées sur le comportement humain, d’autres sur le corps ou sur la maladie. Cet amalgame « permet d’avoir une vision assez complète de la santé humaine et des actions que l’on peut poser pour aider la population à être en bonne santé physique et mentale ».

 

L’expertise de Lydi-Anne en lien avec les saines habitudes de vie, dont le sommeil, en plus de son intérêt envers les populations ayant des besoins spécifiques, comme les adolescents et adolescentes, les femmes en âge de procréer ou enceintes ainsi que les adultes vivant avec le diabète, lui permettront de se greffer à une pluralité de projets en santé durable.

 

Le sommeil au cœur de la santé durable

Le concept émergent de la santé du sommeil permet d’identifier le sommeil comme jouant un rôle primordial dans le continuum de la santé et ayant un impact majeur sur la qualité de vie. « Le sommeil n’est plus uniquement perçu comme une nécessité, mais comme un pilier de la santé autant physique que mentale de la population ». Il influe sur notre niveau d’anxiété, notre alimentation, notre niveau d’énergie, nos interactions sociales et plus encore. Sa complexité rend son étude encore plus stimulante pour quelqu’un qui adore les défis!

 

Lydi-Anne s’intéresse notamment aux interactions entre le sommeil et des conditions de santé comme le diabète. Le sommeil peut être un outil de gestion des complications liées au diabète, comme le contrôle de la glycémie. Un de ses objectifs professionnels est d’améliorer la qualité de vie des personnes qui vivent avec une maladie chronique au quotidien, entre autres en vulgarisant la science auprès des citoyens et des citoyennes et en outillant les professionnels et les professionnelles de la santé en ce sens.

 

Un moyen proposé (et un rêve en suspens!) serait d’intégrer la composante du sommeil dans les prochaines lignes directrices de pratique clinique de Diabète Canada. Au-delà de l’alimentation et de l’activité physique qui sont déjà des aspects évalués, s’intéresser au sommeil pourrait avoir un impact réel sur la santé des personnes vivant avec le diabète. Explorer cette habitude de vie donnerait plus d’outils aux médecins et aux endocrinologues pour évaluer l’état de santé global des individus et cibler des problématiques sous-jacentes de santé mentale, par exemple. Aborder le sommeil permet d’adopter une posture encore plus humaine dans les soins de santé.

 

Promotion de la santé d’un océan à l’autre, d’une génération à l’autre

Lydi-Anne souhaite avoir un impact dans la communauté, promouvoir la santé et rendre la science accessible et utile. « On ne fait pas de la recherche pour publier des articles. On fait de la recherche pour que ça serve. »

 

C’est d’ailleurs dans cette optique que Lydi-Anne est particulièrement fière d’avoir reçu le prix Alice-Girard du Fonds de recherche du Québec – secteur Santé dans le cadre du concours Publication en français. Elle a fait le choix délibéré de publier son article Validation de la version française du Sleep Health Index : l’index sur la santé du sommeil dans une revue francophone, ce qui était important pour elle afin que les résultats puissent être utiles à ses pairs francophones, incluant à ceux et celles qui avaient participé à l’étude. Cela a eu l’effet escompté en donnant lieu à des collaborations avec des collègues de l’Europe!

 

Au-delà de la recherche, la promotion de saines habitudes de vie passe également par l’éducation populaire, et les écoles sont des milieux fertiles pour ce faire. « Peu importe son origine ethnique, sa langue, sa culture, son statut socioéconomique, le jeune doit aller à l’école. Ça nous permet d’inclure tout le monde, sans exception ». L’adolescence est un moment déterminant pour inculquer aux jeunes de saines habitudes de vie qui pourraient être bénéfiques à l’âge adulte, puis pour les prochaines générations.

 

Lydi-Anne s’intéresse également aux femmes en âge de procréer et enceintes. Les rencontres avec les professionnels et les professionnelles de la santé sont des moments clés pour elles afin de les sensibiliser aux saines habitudes de vie. Il s’agit d’une étape importante dans leur trajectoire de vie en santé, et dans celle de leur bébé.

 

C’est donc ça, la santé durable pour Lydi-Anne : « la transmission intergénérationnelle d’une bonne santé ». Elle rêve d’un avenir où les gens sont en santé dès leur naissance, d’un monde qui permet à tous et à toutes d’être en bonne santé physique et mentale et d’être heureux et heureuses, tout cela sur une planète en santé. Elle rêve d’une population résiliente. Et les saines habitudes de vie, comme le sommeil, l’activité physique ainsi que la saine alimentation, contribuent à notre résilience individuelle et collective.

 

Levons notre chapeau à toutes les prochaines générations de citoyens et de citoyennes en santé!