Marianne Beaulieu, chercheuse à VITAM et professeure agrégée à la Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval, a présenté à la communauté de VITAM les principaux défis liés à la conciliation études-travail-famille d’une carrière en recherche lors d’une conférence. Elle a proposé des stratégies pour faciliter cette conciliation ainsi que pour améliorer la qualité des relations humaines études-travail.

 

On pourrait comparer la vie en recherche à un élastique. Nous avons tendance à l’étirer et quand celui-ci atteint sa limite, ce sont malheureusement souvent les aspects de notre vie personnelle que nous laissons de côté.

 

Il va sans dire qu’à force d’étirer l’élastique, celui-ci peut se rompre. Les exigences de la vie en recherche peuvent porter atteinte à la santé mentale et occasionner, entre autres, de l’épuisement, de l’anxiété et des épisodes dépressifs. Elle peut également nuire au fonctionnement social, entraver la santé physique en modifiant les routines (sommeil, alimentation, etc.) et favoriser la sédentarité.

 

Bien qu’aucune solution ne soit universelle ou permanente, concilier sa vie de recherche et sa vie personnelle n’est pas impossible. Voici les principaux défis identifiés ainsi que certaines pistes de solutions pour mieux les affronter. Somme toute, il s’agit de trouver un point d’équilibre qui nous permettra d’atteindre la satisfaction (et non la perfection!) tout en préservant notre santé et notre bien-être.

 

Défi 1 | Une carrière en recherche comporte une grande diversité d’activités dans lesquelles nous pouvons nous impliquer.

Pistes de solutions :

 

  • Centraliser les activités : trouver son fil conducteur pour prioriser les activités importantes et significatives pour soi.
  • Gérer le temps et l’horaire au quotidien : tenter de demeurer flexible en se rappelant que les longues heures ne sont pas toujours synonymes de productivité.
  • Avoir une planification à long terme : faire un plan A, B, C… Z! Revoir son plan régulièrement en gardant en tête qu’une carrière, c’est long!
  • Faire des choix conscients et à tête reposée : éviter la prise de décisions importantes dans les moments de fatigue.

 

Défi 2 | En recherche, les tâches sont sans fin et les bonnes idées n’arrivent pas toujours quand nous le souhaitons.

Pistes de solutions :

 

  • Prioriser la santé globale avant les jalons professionnels : miser sur les saines habitudes de vie. « Pas mal tout est plus important qu’une promotion ».
  • Maximiser les idées et la créativité : prendre du temps pour reposer son corps et son esprit.
  • Apprendre à dire non : choisir délibérément les choses que nous ne voulons pas faire et les personnes avec qui nous ne souhaitons pas travailler.
  • Segmenter les tâches et les activités : finir plusieurs petites tâches l’une après l’autre plutôt que de travailler lentement sur plusieurs gros dossiers en même temps.
  • Éliminer les distractions : limiter l’utilisation de la technologie en continu et mettre les notifications en sourdine.

 

Défi 3 | Dans le milieu académique, nous sommes confrontés ou confrontées à une culture de compétitivité, de performance et à des iniquités liées au genre féminin.

Pistes de solutions :

 

  • Bien s’entourer : mener des projets en collaboration avec des personnes agréables, compétentes et fiables; apprendre à déléguer; créer un système de soutien par les pairs et avoir un bon mentor ou une bonne mentore.
  • Créer des opportunités de changer la culture : ouvrir le dialogue sur l’importance des changements systémiques; prioriser l’humain et célébrer les réussites ainsi que les personnes exceptionnelles qui nous entourent.
  • Devenir spécialiste de l’autocompassion.
  • Réfléchir à ses valeurs, à « pourquoi » nous le faisons et le sens que nos activités de recherche nous apportent.

 

À ne pas oublier!

Les relations humaines sont aussi riches que les papiers pour faire progresser une carrière. De plus, les parcours sont rocailleux et non linéaires; un bon système de soutien est essentiel pour naviguer ces hauts et ces bas.

 

Envie d’en savoir plus sur le sujet? Voici quelques lectures intéressantes!

Casper, W. J., Vaziri, H., Wayne, J. H., DeHauw, S., & Greenhaus, J. (2018). The jingle-jangle of work–nonwork balance: A comprehensive and meta-analytic review of its meaning and measurement. Journal of Applied Psychology, 103(2), 182–214. https://doi.org/10.1037/apl0000259

 

Currie, J., & Eveline, J. (2011). E-technology and work/life balance for academics with young children. Higher Education, 62(4), 533–550. https://doi.org/10.1007/s10734-010-9404-9

 

Gaudet, S. (2022, 28 mars). Les femmes universitaires font davantage de tâches de soin, mais elles ne sont pas reconnues. The Conversation.

https://theconversation.com/les-femmes-universitaires-font-davantage-de-taches-de-soin-mais-elles-ne-sont-pas-reconnues-179047

 

Heijstra, T. M., & Rafnsdottir, G. L. (2010). The internet and academics' workload and work-family balance. The Internet and Higher Education, 13(3), 158–163. https://doi.org/10.1016/j.iheduc.2010.03.004

 

Lechler, R. (2017). Diversity, creativity, and flexibility will be needed from the next generation of medical scientists. The Lancet, 389, 1. https://doi.org/10.1016/S0140-6736(17)30199-X

 

Pineda, A. (2020). Building a meditation routine for a more productive, creative and happier scientific life. Nature, (20200903). https://doi.org/10.1038/d41586-020-02537-5

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